Rare sont les mouvements ou élu.e.s politiques qui ne se désignent pas aujourd’hui « écologistes ». Et les solutions les plus simples médiatiquement, qui dépolitisent la question écologique, sont mises en avant.
Ainsi planter des arbres est devenu une activité en vogue dans les mairies. La nôtre le met en œuvre au bout de 2 ans avec l’idée d’une naissance = un arbre.
A première vue, l’intention est louable. Les bénéfices des arbres sont multiples : lutte contre la pollution atmosphérique, l’accumulation de chaleur en ville, la restauration des sols dégradés et la prévention des sécheresses et des inondations, stockage de CO2 et dimension pédagogique en reconnectant les gens à la nature. Mais une telle démarche quantitative (6000 arbres plantés d’ici 4 ans) peut vite relever de l’écologie d’apparat. Car, il ne suffit pas de planter de jeunes arbres pour métamorphoser des espaces urbains émissifs et saturés en puits de carbone luxuriant et ombragés. Ainsi, si leur nombre est un facteur important, le choix des espèces, la maturité des arbres et leur santé ainsi que leurs interactions avec le sol le sont également. Nous serons très vigilant.es à ce sujet.
Planter un arbre ne doit pas devenir une caution verte.
Enfin, il faut avant tout lutter contre les origines de la chaleur : trouver un autre revêtement pour les chaussées, supprimer la climatisation excessive de certains bâtiments aux couleurs foncées en les transformant en bâtiments blancs ou en végétalisant leurs façades et toits…. Et surtout arrêter de bétonner. Quant au CO2, il faut réduire drastiquement la voiture en ville en favorisant les transports en commun et les déplacements à pied ou à vélo.
Face au péril écologique, mettre en œuvre une politique écologique nécessite de véritables engagements de rupture décidés avec l’ensemble des habitant.e.s à travers une information scientifique de la réalité de la crise écologique et des choix préconisés.